Ou est-ce qu’on va exactement ?
Je veux dire, en montagne. La foule. Les parkings blindés. Les déchets qui traînent. Les refuges devenus trop petits. Les cris. Les sentiers piétinés. La chaleur écrasante et l’eau qui manque dans les lacs d’altitude.
Et pourtant…
J’ai adoré cette rando. Quand ça tangue (et on en a eu ces derniers mois des périodes bien pourries…), je repars mentalement là haut. Au bord du lac.
Le vent de face qui fait pleurer les yeux. Le clapotis des vagues qui viennent mourir sur la berge herbeuse. La lumière plus douce de la fin de journée. La saveur d’un goûter dans ce cadre incroyable.
Les cloches des brebis. Les marmottons curieux. Les pompons des linaigrettes. La Fleur de Lys du royaume de France. Ciao raggazzi !
Et puis le lac suivant. Avec ses airs de Connemara. Le bleu profond de ses eaux. Les ruines de quelques baraquements militaires. Le berger sans patou.
Mais il y avait aussi les tentes en pleine journée.
Les grappes de randonneurs bruyants (les matinaux qui ont réussi à ne pas garer le voiture en plein virage, les lève-tard qui marchent aux heures les plus chaudes, ceux qui essaient d’observer les animaux en espérant une accalmie en fin de journée. C’est sans compter sur la dernière vague qui monte pour bivouaquer).
Les fleurs ramassées à l’aller et jetées dans le fossé du parking parce qu’elles sont déjà fanées au retour.
L’attente pour faire une photo, cadrer comme on veut sans avoir 15 pinpins qui se dandinent en plein milieu…
Vous me direz, on a tous le même droit d’accès à la montagne. Habitués ou novices. Et heureusement !
Mais on va où à ce rythme ? Et on en fait quoi de la nature qu’on est venu observer, admirer ? Elle ne va pas tenir longtemps à ce tempo de folie…
Je ne sais pas où on va, pourvu que ce soit dans le bon sens…