Il y a des jours comme ça.
Tu pars tranquille découvrir les calanques entre Marseille et Cassis, et subitement ton appareil photo s’enraye, t’empêche de faire la moindre mise au point, rajoute des ombres bizarres dans les angles, menace de ne jamais se rallumer, floute des pans entiers d’image sans prévenir, crame n’importe quelle nuance de bleu (et de toute autre couleur en fait…).
Il fait grève quoi. C’était en juin dernier, début de canicule et rando merveilleuses. Accent qui chante et rafales de vent. J’ai pris tout ce que je pouvais malgré tout, en priant fort les dieux de la photo qu’il y en ait au moins une ou deux correctes. Et rien ! J’ai failli en pleurer de rage… Et j’ai planqué le dossier au fond de mon disque dur.
Aujourd’hui il gèle, le soleil a déserté depuis belle lurette et je ne sais pas pourquoi, j’ai repensé à ces photos. J’ai rouvert le dossier, fait défiler les clichés. On dirait une série vintage développée dans les années 80 ! Prise par un enfant de 10 ans avec un vieil argentique familial trouvé dans un tiroir…
Et finalement, pourquoi pas ? Je crois que je les aime quand même. Un peu loupées. Comme elles sont.
Je n’ai touché à rien.
Les voilà.
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Commencer par les Goudes, petit port du bout du monde. La Baie des Singes, l’Ile Maire fait face.
Croiser David Ginola au restaurant, discuter avec le patron en chemise à carreaux et cheveux poivre et sel, slalomer entre les voitures qui n’arrivent pas à se croiser dans la minuscule rue qui mène à la mer (et au centre UCPA, mais c’est plus anecdotique !).
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Direction le belvédère de Sugiton. Cheveux au vent et dans les yeux. Vue de la calanque de Morgiou au Cap Canaille, en passant par le Torpilleur. Un peu le vertige quand même !
Est ce que vous aussi, vous vous demandez si le propriétaire du voilier a vraiment visé le centre de la tâche d’eau turquoise pour jeter l’encre ?
Moi je dis que oui !
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Continuer vers l’est et essayer de ne pas confondre, ce n’est pas Port Vau et En Miou, mais bien l’inverse. Et puis Port Pin aussi ! La fraîcheur de l’eau après la rando sous un soleil brûlant, absolument parfait. Commencer à réaliser que les calanques sont finalement une version réchauffée des fjords norvégiens qui me font rêver…
Je suis fascinée par ce bleu turquoise… (même si en vrai c’est forcément beaucoup plus joli !).
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Terminer par Cassis et le reflet des bateaux sous les fenêtres ouvertes sur le port. Ne pas oser aller trop près du bord mais être éblouie par la lumière de cette fin de journée en haut du Cap Canaille. Observer les amoureux en se demandant ce qu’ils peuvent bien se raconter les pieds dans le vide ?
Merci Josy et André, les meilleurs guides qu’on pouvait espérer !