Le Col des Deux Sœurs. Agathe et Sophie pour être précise. Ça faisait un moment que je voulais monter là haut, voir les bouquetins et la Grande Moucherolle.
Le départ se fait de la gare d’arrivée de la télécabine de la Côte 2000, à Villard de Lans. Après quelques minutes sur une large piste, on a choisi de prendre par les crêtes du Rocher des Jaux.
La vue donne envie, non ? Moi oui, c’est parti pour la grimpette !
On monte et on descend en suivant les crêtes. J’aime beaucoup ces passages qui alternent sentier herbeux et rochers où il faut parfois mettre les mains. Rien de bien dangereux et beaucoup plus intéressant que la montée possible par la piste de ski.
Dans notre dos, la vallée de Villard et un gros banc de brouillard qui ne fera heureusement que passer ! Les nuages ne nous laisseront pas voir le Mont Blanc, mais les falaises qui surplombent le Pas de l’Oeille sont impressionnantes.
Le but de la rando, c’est le V que dessine dans la montagne le Col des Deux Sœurs. Je commence à chercher les bouquetins, pas facile dans cette étendue de lapiaz !
Pour l’instant on ne voit pas le sommet de la Grande Moucherolle mais on approche du lac à ses pieds.
La brume va et vient, des nappes de brouillard révèlent le paysage au gré du vent. Ambiance changeante, j’aime bien ça !
Un cairn, la vue et une copine curieuse : pause pique-nique !
C’est reparti. Pas facile de se rendre compte des distances dans cet environnement minéral, cherchez les randonneurs pour vous donner une idée !
Et puis soudain…
Ils m’impressionnent toujours ! Le Vercors accueille plusieurs races de vautours, ceux-là sont des fauves. Souvent par deux, ils planent en silence, utilisant avec une facilité déconcertante les courants d’air pour se déplacer.
Ils ne m’ont laissés le temps de faire ni réglage ni mise au point parfaite, mais on devine malgré tout la puissance de ces rapaces. Leur envergure atteint 2 mètres 60 en moyenne, plus qu’un aigle royal, si ça peut vous donner une idée !
Un petit tour de repérage et puis s’en vont dans le brouillard…
Du coup c’est vraiment reparti cette fois ! Pas mécontente de trouver un bout de sentier, les lapiaz demandent pas mal d’attention pour ne pas mettre les pieds dans un trou, et j’ai le nez en l’air pour chercher les bouquetins… qui se planquent.
On dirait que le temps s’éclaircit.
Mais en fait non ! Nous voilà arrivés au Col des Deux Sœurs, les fameuses Agathe et Sophie.
Le brouillard et le vent s’engouffrent au col. Ambiance presque hivernale soudain au pied de cette belle falaise calcaire typique du Vercors. Il paraît qu’on voit les Écrins et le Taillefer d’ici… On reviendra alors !
En se retournant on voit mieux le chemin parcouru sur les Rochers des Jaux (le pique-nique marmotte, c’était au sommet). La Grande Moucherolle se dresse juste là, sur la gauche.
Grâce à l’œil aiguisé d’habitués du coin, on aperçoit de minuscules tâches à l’horizon : des bouquetins qui mangent dans la pente herbeuse qui descend de la Moucherolle. C’est déjà ça, on les observe aux jumelles.
On commence à redescendre, un peu triste de ne pas avoir pu les voir « en vrai ». On sait bien que ce sont des animaux sauvages, pas des peluches qui nous attendent, mais ils sont peu farouches et restent parfois à quelques pas du sentier. Les voir de si près doit être impressionnant, mais ce sont eux qui décident !
Je m’écarte pour prendre une marmotte en photo et mon regard est attiré par une tâche orange et un arbre solitaire, au loin dans les pierres. Et qui est là ? Un autre groupe de bouquetins !
Une trentaine de bêtes tout de même. Même à cette distance leurs cornes sont impressionnantes !
Et puis ils ont le sens de l’esthétique : entre le brouillard qui lèche la falaise, la forme de vague de la crête derrière eux, l’arbre solitaire et le pic en arrière plan qui ressemble à une tête de lion… La scène est parfaite, éclairée par un rayon de soleil !
Après les avoir observés un long moment, il est temps de rentrer avant la fermeture de la télécabine. Passage par le lac de la Moucherolle et la piste de ski, c’est un peu moins joli mais plus rapide.
J’espère que la prochaine fois on aura la vue jusqu’au Mont Blanc et les bouquetins encore plus proches. Mais c’était déjà une super rando panoramique et sauvage !