Il y a l’odeur du poisson, les mâts des bateaux, les goélands qui tournoient, la Grand Roue qui ne tourne pas, la Canebière encore tranquille, les marchands qui haranguent les passants. Il y a ce drôle de miroir sous lequel on marche à l’envers.
Et cette mamie derrière son stand, je dirais 82 ans à la louche. Bottes en caoutchouc, chaussettes en laine, blouse à petites fleurs, les cheveux blancs et l’accent chantant qui me raconte l’œil de Saint Lucie « qui te portera chance ma petite ».
Merci Madame. Je garde précieusement ce porte-bonheur avec moi, petit bout de coquillage orangé . Pas vraiment par superstition (encore que), mais parce que vos yeux brillaient quand vous me l’avez raconté.
Le Vieux Port de Marseille de bon matin, un samedi un peu frisquet du mois de mai, ça a un je-ne-sais-quoi de vacances, de mistral et d’enfance qui me donnent instantanément le sourire.
Il ne reste plus qu’à embarquer, non pas sur le fameux « Ferry Boat », mais sur le bateau direction le Frioul (option thalasso et douche d’eau salée, mer agitée !).
Et la vue, accessoirement. La valériane, l’eau turquoise, le château d’If qui joue au timide dans les bourrasques, la Bonne Mère tout là bas au loin. L’hôpital Caroline qui renaît, le Fort de Ratonneau et sa porte monumentale.
Et le vent, le vent, le vent, le soleil qui commence à taper, les calanques sauvages qui se dévoilent à vos pieds.